mercredi, juin 01, 2005
Le romantisme anticapitaliste contre la modernité
J'aime bien Mona Chollet, elle dit souvent des choses très intelligentes, et ce dernier article sur le romantisme me montre pourquoi. Je vais essayer de creuser un peu plus cette question.Ce sont deux livres qui, a priori, n'ont rien à voir l'un avec l'autre, et qui disent pourtant, quoique par des biais très différents, la même chose. Le premier, Révolte et mélancolie - Le romantisme à contre-courant de la modernité, signé par deux sociologues, Michaël Löwy et Robert Sayre, et publié en 1992, formule l'hypothèse que le romantisme serait, dans son essence même, anticapitaliste; les auteurs situent ses premières manifestations au milieu du XVIIIe siècle, «lorsque la grande industrie commence à prendre son essor et que le marché se dégage de l'emprise sociale». Ainsi, selon eux, puisque le capitalisme perdure, le romantisme perdurerait lui aussi, comme un courant idéologique clandestin de notre vie culturelle, que l'on aurait tout intérêt à identifier et à assumer pour le renforcer - puisque, affirment-ils, «l'utopie sera romantique ou ne sera pas».